Albert Richter : le refus de la bête immonde !

Publié le par oldtime

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Albert Richter a incarné les valeurs humanistes au plus haut point : il disparaîtra au nom de ces principes : Le sport ne doit pas servir une idéologie de mort, mais de vie . Ce principe paraît simple comme bonjour, son application pratique était plus délicate à l'époque où la déferlante nazie envahissait l'Europe. A Richter, jeune allemand fut champion de cyclisme sur piste de 1932 à 1939. Cependant , il refusa  toujours d'incarner le modèle aryen. Il fut un chamion incontesté du refus d'adhérer à cette monstruosité idéologique qui est le nazisme : c'est le premier refus.  Cela pris différentes formes :

"une gifle en pleine figure"

Alors qu'en 1934, il est sacré champion d'allemagne de vitesse et que dans la stade tout le monde pratique le salut nazi, un homme refuse,  (deuxième refus) c'est Albert Richter. Ce geste le catalogua définitivement comme un farouche résistant au régime : "les nazis ont pris ça comme une gifle en pleine figure" relate Merkus la fille de  son entraîneur et ami juif.  La même année aux championnats du monde de Leiptzig, posé , droit, souriant, il refuse  (troisième refus) de porter les couleurs du pays (la Croix gammée), il est le seul de son équipe à oser faire ce geste ! L'année qui suit  l'accession de Hitler au pouvoir  : en  1934, les juifs sont notamment interdits d'exercer une activité sportive, son entraîneur n' est par conséquent plus autorisé à exercer son métier ! Cependant A. Richter  n'acceptera pas de se séparer  de son entraîneur Berliner ! (Quatrième refus). Aux championnats du monde d'Amsterdam en 1938, Richter est toujours avec son ami entraîneur : provocation suprême, là où seuls des aryens étaient autorisés d'exercice !

"Richter, pas Hitler"

 Alors que l'Allemagne envahit la France, il n'accepte pas (cinquième refus)   de devenir soldat contre ses amis français qui à Paris au Vél d'Hiv , crient  " Richter , pas Hitler ! ". Une proposition lui est faite par le régime nazi  : devenir espion : il ne le deviendra pas ! (sixième refus). Il sait alors qu'il doit partir, il fuit vers la suisse avec un vélo, une paire de ski et   dans une valise un  peu d'argent pour un ami juif. Le premier janvier 1940 alors que le train est stoppé à la frontière , Richter est arrêté, incarcéré pour crime (trafic de devises pour un juif !) . Le trois janvier la Gestapo annonce son suicide ! il est interdit d'ouvrir son cercueil scellé : secret d'Etat ! Richter  est supprimé, avec la volonté selon la fédération cycliste d'alors de : " d'effacer son nom, et sa mémoire à jamais ". Les gestes de Richter restent vivants à jamais ! (A voir le film de Michel Viotte " Albert Richter, le champion qui a dit non". Arte) .

Publié dans philosophie

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