La psychogénéalogie : une science d'avenir !

Publié le par Joldtime

"Qu'est-ce qui coûte, au fond, qui coûte vraiment. Les mots, peut-être...Les mots qu'on ne dit pas, qui restent coincés dedans, empêtrés dans un noeud des profondeurs ..."  

Anne Belleveaux

" Liqueur. Hiver 2006"

La psychogénéalogie est au croisement de nombreux savoirs : la généalogie (ou l'histoire familiale), les sciences religieuses (Les liens humains sont intra et intergénérationnels), la psychanalyse revisitée ( Il existerait un inconscient  trans-générationnel), l'écologie ( On habite encore la maison de nos ancêtres) ... Dans tous les cas des témoignages montrent que nos propres vies sont influencées par le parcours de vie de nos ancêtres : syndrome anniversaire  (Mourir au même âge que sa mère) ou loyauté trans-générationnelle ( ne pas vouloir mieux réussir que ses parents) ...  L'enjeu pour la psychogénéalogie est alors de travailler à se libérer de ses emprises ancestrales non dites !

 

Qu'appelle t'on une constellation ?

Au colloque organisé par le magazine Réel sur ce sujet à  Lyon en octobre 2006, c'est  un ex-prêtre qui  a fait  choc avec sa présentation de la méthode de la  constellation ! Sa théorie est simple : une famille est un champ de force . 1) On ne peut s'exclure de sa famille 2) Tout exclu serait représenté, après sa mort par un enfant qui vivra sans le comprendre les souffrances de l'ancêtre rejeté ! Les amants rejetés sont aussi considérés comme faisant partie de cette constellation familiale ! Bref, ce champ est d'ordre spirituel, d'où la nécessité de rassembler le séparé ! Aussi le travail d'organisation et de rassemblement permettant de faire la paix, de recoller les pots cassés et d'une redoutable utilité, n'est ce pas d'un certain point de vue le rôle technologique du fait religieux !

La chute originelle : le non-dit !

 Fascinant cette théorie, en tous les cas ellle rejoint les fondements anthropologiques bibliques, d'une genèse humaine contrariée par des non-dits . C'est alors que surgit le psychanalyste Didier Dumas qui met en exergue la question de notre chute originelle : un enfantement dans le non-dit !  En effet, s'il y a chute, c'est parce qu' il y aurait eu  faute, c'est à dire  qu' Adam et Eve , n'en ont pas suffisament dit quant à leurs désirs communs de progéniture ! Une fois conçu son premier fils Caïn,  Adam  part sans dire un mot, engendrant ainsi tous les maux que nous connaissons . L'aîné Caïn devient l'intégriste que nous suggère le texte biblique, en paranoïaque aigu il assasine son frère Abel : une histoire sans parole !

Le baptême : une plongée vers le dire !

 Bref, il est plus qu'utile de se réjouir de la naissance de nos enfants, d' où cette magnifique idée de baptême ou de plongée dans les ténébres pour resurgir dans la lumière de la parole à l'unisson de la constellation famililale ! Quant à Abel avant d 'être assassiné par son frère "un corps sans parole", il  est nécessaire de rappeler que cet enfant non désiré, "hors pensé", devient le bouc émissaire  avec une psychologie schizophrène de victime idéale ! S'éveiller serait donc retrouver le verbe premier pour briser ou sortir du NON-DIT ! En effet, notre Moi se plonge dans un pré-langage familial "moi-papa", "moi-maman" ...  et dans cette corporéité d'images, de sensations de fantasmes s'introduit l'inconscient familial ou collectif !!! C'est alors que dans cette modalité de pensée la question de "l'au-delà" resurgit, les ancêtres sont présents dans leurs absence ... Le travail est alors proche du religieux puisqu'il fait  intervenir une "psychophanie" qui cherche encore son chemin , mais qui a ses ancêtres, dont le chamanisme n'est pas la moindre des filiations ...

(A lire : magazine nouvelles clés: n°52)

Publié dans sciences humaines

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