les cadres : baisse tendancielle du taux de motivation

 Dans les années 60, ils se distinguaient par leur petit nombre, près de 5% de la population, aujourd'hui ils représenteraient 15% de la population active. Selon L'insee, leur nombre ne ferait que croître dans les années à venir. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, dévaluent leur rôle traditionnel de pourvoyeur d'information. et d'intermédiaire entre les dirigeants et  les salariés "ordinaires". D'autre part  l'écart entre le salaire des cadres et celui des ouvriers s'est resserré au cours des dernières années (1 à 4 dans les années 1970 contre 1 à 2,5 aujourd'hui). Le passage du taylorisme à la gestion par projet, et donc d'une certaine sécurité et normativité à l'insécurité est  aussi destabilisant : le cadre doit rendre compte et être évalué sans tenir compte des marges de manoeuvre ! Les 35 h leur bénéficient, en leur donnant un temps légal pour leur vie privée !  Ils s'assimilent de plus en plus à l'ensemble des salariés, ainsi aux élections professionnels : la CFDT, syndicat généraliste est devenu le premier syndicat de l'encadrement. Dans le secteur privé les cadres sont plus syndiqués que les  ouvriers. (7,5 % contre 5%). Leur résistance est cependant essentiellement passive, désinvestissement dans le travail, refus de promotion, faute d'une reconnaissance et d'une place avérée dans l'infrastructure de production. Ils ne disparaîtraient pas, mais sont en  mutation. Dans la réalité les cadres encadrent de moins en moins, mais les NTIC leur impose un travail continuel où les frontières entre l'activité professionnelle et les autres activités s'estompe. Ceux-sont des cybermutants, pris en étaux entre l'actionnaire et le client devenus de plus en plus exigeants d'où une certaine fatigue où lassitude de cette drôle de population, sans cadre fixe. (A lire : François Dupuy. La fatigue des élites. Seuil.).